mercredi 18 juillet 2007

Ma semaine au Pérou

Voilà plus d'une semaine que je suis arrivé. Le moment est donc arrivé que je vous raconte ma petite vie à Ilo.



  • La famille

Pour commencer, quelques infos sur la famille dans laquelle je vis. Le père, Oscar, est directeur du Centre Loyola, l'organisation dans laquelle je vais travailler et la mère, Ana, est professeur de primaire. Ils ont trois enfants. Joel, l'ainé, a 17 ans et s'apprête à aller faire des études de musique à Tacna. Sofia, 11 ans étudie au collège Fé y Alegria (dans lequel travaille sa mère et où vont travailler Israel et Oyhana, deux volontaires de notre groupe madrilène). La petite dernière, Briana, à tout juste 7 mois. En plus de cette petite troupe, une aide de maison, Lydia, 21 ans, vie aussi avec nous. Enfin, Marie, 24 ans, l'autre française du groupe, vient compléter l'équipe de choc.

Normalement j'aurais dû loger avec Gaston, un espagnol, mais les responsables péruviens ont finallement décidés de mettre ensemble ceux qui travaillent ensemble. En l'occurence, je suis donc avec Marie, qui travaille avec moi dans le centre de Niños y Adolescentes Trabajadores (NATS). Heureusement, nous sommes en permanence avec des péruviens ou des espagnols et on ne parle pas trop français.


  • La vie à Ilo [Mardi 10]: El paro

Pour ce qui est de ma vie sur place, on est tous arrivé lundi 9 au soir, épuisé par un si long voyage, mais content d'être à Ilo.

Comme je vous l'ai déjà dit, le jour où nous sommes arrivés, commençait une grève générale dans le pays, "el paro", comme ils disent ici. Pendant deux jour, toute la ville était donc paralysée. Plus un seul commerce n'était ouvert, toutes les routes étaient bloquées. La veille au soir, tout le monde courrait donc acheter à manger pour les deux jours à venir. Deux grèves se superposaient, une grève des professeurs qui refusent une loi du gouvernement et un mouvement plus général de toutes les professions contre le gouvernement

Dans ces moments là, il y a toujours quelques risques et quelques tensions, Ana nous a donc recommandé de ne pas sortir de la maison. Etant donné qu'il n'y avait pas eu de problème particulier dans la journée, nous sommes finallement allés rejoindre les autres en centre ville (nous, nous habitons dans "la pampa", qui est une zone située à 30 mn à pieds du port). Il se trouve qu'ils étaient à l'endroit où se tenait la grève. Ilo étant une ville moyenne(80 000 habitants), ce n'était pas une grosse manifestation. Il devait y avoir une centaine de personnes (profs, pêcheurs et autre) qui bloquaient la route dans une ambiance calme, sous le regard des policiers. Au bout de quelques temps, un journaliste vient, avec sa caméra, et commence à poser quelques questions à Israel (un espagnol de notre groupe). Il lui demande ce qu'il faisait, pourquoi il était là, etc...Au début, rien de bien méchant puis, au bout d'un moment, il devient de plus en plus virulent. "Et l'argent des européens il est où?!", "Les associations à qui vous donnez, elles en font quoi de cet argent?!". Voyant qu'il commençait à s'enerver, et ne voulant pas qu'il y ait de problème, les professeurs de Fé y Alegria (collège où une partie des volontaires travaillent) nous ont demandé de partir. Nous avons donc filés à la maison, un peu surpris de la tournure qu'avait pris les choses.

Sur le chemin, deuxième surprise. Près de la maison, à un croisement, on tombe sur un groupe d'enfants qui bloque la rue et empèche le passage des voitures. On se dirige vers la maison sans problème, quand derrière nous, un minibus arrive. Tous les enfants se mettent à courir vers lui et lui jettent des pierres et des objets ramassés par terre. On avait déjà vu ça en centre ville où se tenait la grève, mais là, c'était fait par des enfants entre 5 et 12 ans et sans aucune retenue! C'était assez impressionnant. A ce moment, arrive une camionnette de gaz. On lui a donc tout de suite fait signe de faire demi tour, les choses pouvant prendre une tournure beaucoup plus grave.

Pour une première journée au Pérou, on a eu droit a une plongée sans préavis dans l'ambiance de la grève péruvienne. L'idée est d'interdire le passage des voitures dans tout le pays, ce qui crée une paralysie totale. Et effectivement, il n'y a plus eu aucune voiture circulant à Ilo, comme dans le reste du pays, durant les deux jours de "paro" (à quelques exceptions près, qui ont eu les problèmes que j'ai cité).

[Parution de "La suite de ma semaine" vers 6h du matin, heure française]
[Supplément bonus, photos collector de moi (ça vaut le détour)]

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Well said.